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Je tiens à remercier Sophie, et les personnes de
l’Espace-lecture carrefour 18 à Rennes et le fonds rennais d’Initiatives Jeunes
qui m’ont aidé, encouragé, soutenus financièrement dans cette initiative.
Victor est handicapé, d'un handicap
« invisible ». Il a dû surmonter de nombreuses difficultés au cours
de sa jeune existence.ir
Un
jour, il a souhaité raconter sa vie sous la forme d'un carnet de voyages, car,
malgré son handicap, il a beaucoup
voyagé et partagé de beaux moments. Lui et ses amis témoignent de ses
rencontres et découvertes.
Victor Gaugry,
44 boulevards Gambetta n à Villefranche-sur-Saône 69 400
Téléphone 06.21.44.56.72
Chapitre 1-un
parcours scolaire chaotique
Je m’appelle
Victor, je suis né à Oullins, près de Lyon. J’ai 20 ans.
En automne 2011,
j’ai eu envie de raconter ma vie pour expliquer mon handicap aux gens.
J’ai commencé à
parler à 4 ans seulement. On croyait
même que j’étais muet. J'ai été suivi par plusieurs psychologues et orthophonistes. J’ai fait toute ma scolarité
dans des classes adaptées.
Malgré mon handicap, j'ai fait de la magie, je suis monté sur
scène, j'ai animé des cours d’art floral
au moment de la fête des mères.
Je vois en direct
au cinéma des opéras. Je voyage partout dans le monde. Je sors. J’écoute de la
musique.
J'aime le zoo et le cirque, la musique mexicaine, la musique
classique et la chanson française, je n'aime pas le rap.
Je suis très
sociable. J’aime parler, rencontrer des gens. Je suis même parfois très
embêtant, surtout quand j’ai une idée en tête.
Je n’aime pas
qu’on me prenne pour un idiot. Même si je suis différent!
Je ne savais pas
lire, ni écrire. C’est encore difficile aujourd’hui mais je fais beaucoup de
choses.
Ma vie est plus
facile maintenant, elle est intéressante et j’ai plein de choses à vous
raconter…
Parce qu'à 4 ans, je
commençais tout juste à parler, j'ai pris du retard à l'école et mon instituteur
de CE1 ne pouvait pas s'occuper que de moi alors il me donnait des puzzles à
faire toute la journée pour être tranquille avec moi et s'occuper des autres. Un autre instituteur
m'avait attaché à ma chaise avec du scotch car je bougeais trop.
A 7 ans, je suis
allée à l'école dans une CLIS, classe d'intégration scolaire. Je suis entré en
CLIS à Lorient avec mon nouvel instituteur. C'était un instit que j'adorais, on
a beaucoup voyagé, cuisiné. Ça a duré 3 ans.
Plus tard, dans un UPI, Unité pédagogique d'intégration, avec Madame Balmer, on faisait des cours de
cuisine. Cela me plaisais parce-que je suis gourmand. Je mangeais pour deux
personnes à cette époque.
Deux ans après, je suis allé en internat à l'IME, Institut
médico-éducatif de Pontivy en section paysagère où je suis resté jusqu'à mes 17
ans.
Je n'ai pas aimé l'internat mais j'ai aimé les professeurs. C'est
dur l'internat car nous étions entre garçons et lorsqu'on se fait agresser, on
n'ose pas le dire, à personne, même aux parents. Parfois on a très peur.
J'ai participé à des
spectacles de théâtre. Le théâtre m'a aidé pour apprendre à lire. J'ai
beaucoup aimé.
Mon handicap m'empêche de lire et d'écrire facilement. Je ne peux pas lire un livre, ça demande trop
de concentration et je bute sur tous les mots, parfois je les invente,
j'énervais ma mère car elle croyait que je faisais exprès, après elle a compris
que c'était à cause de mon handicap.
J'étais énervé, hyper-actif, à partir de 14 ans, j'ai pris des
médicaments pour m'aider et me calmer mais cela me faisait trop grossir.
C'était très dur à supporter pour moi. Les autres enfants se moquaient souvent
de moi, me traitaient de gros lard alors je préférais rester chez moi avec mon
ordinateur.
Tout va mieux maintenant, j'ai pris des cours particuliers en
français pour m'améliorer.
Je fais plus
d'efforts, plus attention à tout pour que ça aille mieux. On se moque parfois
de moi quand je lis, ça m'énervait déjà quand j'étais en cours et ça me stresse
toujours. Je n'aime pas ça et je ne lis pas. Quand je bloque sur des mots, les
gens se posent des questions, je leur explique que j'ai un handicap.
Je n'ai pas honte d'être handicapé, à 19 ans, je suis heureux de
faire tout ce que je fais.
J'aimerais aider les gens qui ont un handicap en leur montrant
qu'on peut réussir. J'aime aller à leur rencontre pour discuter. Le mieux,
c'est parler de tous les problèmes qu'on a et de s'intéresser aux autres, il ne
faut pas avoir peur d'aller vers les autres.
Chapitre 2 – La nourriture, une passion parmi tant d’autres.
J'aime la cuisine
depuis que je suis né. Je suis très gourmand. J’aime tout... sauf les choux de
Bruxelles!
A 15 ans, j'ai suivi des cours de cuisine dans un restaurant
à Lorient. On faisait un repas complet avec un vrai chef cuisinier et après on
mangeait tous ensemble. J’ai aussi fait un stage dans une école de cuisine avec
un cuisinier qui faisait très bien les choux à la crème, très gros !
Lors de mes
vacances, j'ai été bénévole pendant deux
jours avec un chef étoilé de Michelin : il m'a appris les bases de la
cuisine, faire des petits toasts avec les petites olives, pas trop de verdure
dessus, les salades...
Ma recette
préférée : la purée de ma grand-mère. A tomber par terre.
Quand j'étais petit,
je voulais être cuisinier. A 15 ans je
suis allée en culture maraîchère car il n'y avait plus de place en cuisine, on étudiait les légumes et les fleurs
de la plantation jusqu'à la récolte et on préparait les commandes de légumes.
Ça ne me plaisait pas, on était souvent par terre, à enlever les mauvaises herbes.
Une année, on a
récolté une tonne et demi de pommes de terre! A 17 ans j'ai voulu arrêter je ne
voulais plus être en IME, je voulais essayer de m'en sortir tout seul :
travailler, gagner des sous
J'ai fait le
rapprochement entre cuisine et boucherie : en cuisine on cuit la viande et
en boucherie on coupe la viande et on sert le client. J’ai fait deux
stages : le premier près de chez moi à Rennes. Je n'ai rien appris sauf
faire le ménage et nettoyer la vitrine, le deuxième près de Rennes. J'ai
eu un patron formidable, il a 22 employés. J'ai appris à faire des brochettes,
des cordons bleus, des paupiettes, des panures et à éplucher les morceaux de
viande jusqu'au blanc.
C'est comme ça que je suis entré en apprentissage en boucherie,
après un mois d'essai j'ai signé mon contrat d'apprentissage pour deux ans.
Mon handicap a fait
que cela n'a pas fonctionné, je n’arrivais pas à bien écouter, à reproduire les
choses et les employés étaient impatients et me stressaient encore plus. Ils ne
comprenaient pas que je ne pouvais pas aller aussi vite qu'eux et que je
n'arrivais pas à faire des calculs simples. Par exemple, les pesées pour mettre
les prix sur les poulets, c’est un vrai problème ! Au bout d'un an, le patron a décidé de ne pas me
garder car c'était trop difficile pour moi et pour eux, je devais être plus
encadré qu'un autre apprenti, je demandais plus d'attention, trop d'attention,
je me fatiguais trop vite.
J’ai d’autres passions : j’aime
les spectacles et tout ce qui est artistique.
Quand j’étais petit, je ne
loupais jamais le Grand Cabaret, l’émission de Patrick Sébastien.
J’avais même écrit pour
assister à l’émission mais je n’ai jamais eu de réponse. J'ai fait de la magie
et je faisais des spectacles pour ma famille.
Une année en IME, on avait
tous les lundi après-midi un cours d’art floral. On a appris à faire des
bouquets. On utilisait surtout des chrysanthèmes, des roses, des lys. Ma fleur
préféré c’est la rose rouge, c’est le symbole du cœur.
J'ai animé un cours d’art
floral pour la fête des mères avec un groupe de 10 personnes. Nous utilisions
des vraies fleurs à racines. C’est mieux parce qu’après on peut les replanter.
En deux heures, on peut réaliser deux compositions. J’aime beaucoup donner ces
cours. Ça me détend et on peut discuter, échanger. Les stagiaires ont juste
besoin d’un tablier, de ciseaux et d’une agrafeuse.
Chapitre 3 : les voyages
J’adore
les voyages, j’aime voir d’autres personnes, d’autres vies et d’autres
cultures. J’aimerais vivre à l’étranger, dans un pays où il y a du soleil.
Je vais vous raconter quelques-uns de mes
voyages. J’ai visité l'Andalousie, Londres, Florence, Pise, la Crête,
l’Algérie, Porto et ses caves à vin, la Tunisie, la Turquie. ..
L’Italie,
on peut dire que c’est beau mais je n’aime pas : il y a trop de musées, trop de
tableaux, trop d’histoires et de sculptures. J'ai seulement aimé les glaces et
les pâtes.
La
Grèce c’est très beau. J’ai de la famille là-bas mais mon pays préféré c’est le
Mexique : j’aime ses paysages et aussi leur cuisine !
A Porto, au Portugal en 2008.
Les
gens sont agréables et les petits déjeuners très copieux, des pâtisseries, des
sandwichs, des jus de fruit frais pressés.
C'est impressionnant de voir les caves de vin de
Porto. Elles sont immenses. Ailleurs, j'ai visité un bâtiment public où on
avait utilisé 18 kilos d'or pour la décoration. Je ne sais pas pourquoi les
gens me touchaient souvent les cheveux en disant à ma mère que j'étais un beau
garçon, Elle était très fière et moi très agacé. Même une chanteuse de Fado dans
un cabaret est venu m'embrasser au milieu d'une chanson, ils adorent vraiment
les enfants. Il n'y a pas de violence à Porto et nous sommes rentrés très tard,
en marchant sans problème dans les rues tous les trois, ma mère, ma sœur et
moi.
A
Djanet en Algérie Décembre 2010
J'ai
fait un trek dans le désert avec des Touaregs
dans le Tassili, les montagnes au sud de l’Algérie. Nous avons passé le nouvel An dans le désert, moi ma sœur et
ma mère.
Voici mon journal de
bord :
Nous sommes arrivés à Djanet
au sud de l'Algérie à 22 heures le 25 décembre. Notre guide nous attend et nous
emmène en 4x4 dormir très loin, dans le désert; il fait nuit, il y a des
bruits, il fait très froid et nous devons dormir à la belle étoile directement
sur le sable, tout habillés dans nos duvets. Le guide rejoint le chamelier et le
cuisinier déjà endormis, dans le noir et tous dorment près de nous alors que
nous ne nous connaissons pas, c'est étrange. Il y a des bruits bizarres et ma
sœur est morte de peur et ne dormira pas de toute la nuit !
26 décembre
Le lendemain, on apprend que,
même la nuit, les chameaux sont toujours très bruyants, ma sœur est rassurée,
elle fait quand même un peu la tête surtout que nous devons aller faire nos
besoins et notre toilette directement dans les dunes de sable derrière des
rochers. Pour la toilette, on utilisera des lingettes, et presque pas d'eau. On
ne peut pas prendre de douche dans le désert ! Il y a du sable partout dans nos
affaires déjà. Le vent est fort mais la température est agréable, 20 °C environ.
Le
petit déjeuner sera composé de café ou thé, tartines de pain grillées au feu de
bois, miel ou marmelade. Notre guide, le cuisinier et le chamelier, trois
Touaregs, se sont levés tôt et ils déjeunent à part, en chantant et en
discutant entre eux. Puis ils chargent les bêtes.
Nous
partons ensuite tous les six, avec cinq chameaux, dont un de selle. Les
chameaux sont super chargés de provisions d'eau pour boire et de nos sacs de
voyage. Les Touaregs ne boivent presque
pas d'eau, ils ne boivent que du
thé très noir et sucré.
Il fait de plus en plus
chaud, 25 °c, nous marchons deux heures
le matin, puis faisons une longue pause.
Il faut aller chercher le
bois dans le désert, creuser des trous pour trouver le bois mort, seulement des
racines d'arbres morts.
Les dromadaires sont
déchargés et on attache leurs pattes avant avec des cordes pour qu'ils ne se
sauvent pas. Le cuisinier nous prépare le repas: plat de crudités, du riz, des
œufs ou des sardines, des dattes. La vaisselle est faite avec un tout petit peu
d'eau, du produit vaisselle, et parfois récurée avec le sable.
Ensuite, sieste pour tous et
les Touaregs nous apprennent à jouer avec des crottes séchées des
chameaux. Une sorte d’awalé.
Puis on recharge les
dromadaires et on repart, je suis fatigué car c'est dur de marcher dans le
sable et le guide marche très vite. Je monte sur le chameau de selle car les
Touaregs disent chameau. On enlève les chaussures et on croise les pieds sur le
cou du chameau. La selle est très belle, en cuir décoré. Je suis très fier
d'être resté une heure assis. Le nom du
chameau de selle est « On'e Mourouden », ce qui signifie : celui qui
marchait à quatre pattes.
Les paysages sont magnifiques
: du sable et les rochers du désert du Tassili. Nous faisons une halte en haut
d'une dune et ma sœur et moi descendons la dune en courant, comme dans les
films !.
Nous stoppons vers 17 h car
la nuit tombe tôt, les bêtes sont déchargées et nous montons la toile de tente
pour ma sœur. Ma mère et moi dormirons à la belle étoile.
Nous mangerons de la soupe,
la même tous les jours, du bouillon de légumes avec des morceaux de chèvre. Ce
soir-là, elle sera accompagné de semoule de
couscous.
Nous boirons du thé préparé à
la façon des berbères, la bouilloire est très vieille et cabossée, elle est
suspendue au-dessus du petit feu de bois qui nous tient chaud car les soirées
sont très froides. Le thé noir et sucré est servi dans des verres et on doit
boire trois tournées de thé, c'est obligé sans quoi nous pouvons contrarier nos
accompagnateurs.
Ils nous racontent leur
existence, notre guide, Lassane, devait parcourir dix kilomètres à pied pour aller à l'école, alors
il a arrêté à l'âge de dix ans. Maintenant il a trente ans et aimerait bien
savoir lire et écrire pour travailler avec les touristes. Alors il essaie
d'apprendre tout seul avec Internet.
Moktar, le chamelier est
propriétaire de chameaux, c'est une vraie richesse. Lorsqu'elles ne travaillent
pas, les bêtes sont laissées en liberté dans le désert, elles resteront près
des points d'eau. Moktar aimerait pouvoir en acheter un quatrième, seulement
c'est cher !
Les berbères étaient des
nomades mais la sécheresse fait qu'ils doivent maintenant habiter des maisons
construites par le gouvernement. En bordure des villes, ils vivent ainsi en
communauté de Touaregs sédentarisés. Peu de caravanes circulent encore, les
rares viennent de Syrie.
La nuit est tombée vers 17 h,
et nous allons nous coucher très tôt car nous sommes fatigués, il fait très
froid (0°) et il faut dormir avec des gants et un bonnet si on veut rester à la
belle étoile. Ma sœur est dans son sac de couchage sous la toile, elle a chaud
au moins et elle n'a plus peur.
Je dormirai très mal car j'ai
vu une souris des sables passer près de nous, J'ai eu un peu peur et j'empêche
ma mère de dormir en lui parlant toute la nuit, c'est l'enfer !
27 décembre
Le
lendemain il faut se lever tôt, vers 6 h, c'est dur ! Le vent souffle moins
mais il fait plus froid. Il faut aller
chercher les chameaux très loin car, dans la nuit, ils en profitent pour
s'éloigner. Pourtant Moktar, le chamelier les entrave, les deux pieds avant et
les deux pieds arrière avec une
corde. J'aide Moktar à aller chercher les bêtes dans le désert le matin, il m'a
appris à faire asseoir un chameau et à lui parler et alors je lui raconte mes
journées!
Moktar est timide mais il rit
beaucoup quand je suis maladroit.
Après avoir chargé les bêtes
nous repartons pour visiter une grotte avec des peintures rupestres (des hommes
et des éléphants). Elles sont petites
mais elles ont de belles couleurs. Là-bas il y a de nombreuses peintures dans
les grottes, certaines sont immenses. Elles ne sont pas très protégées et on
peut les toucher et les abîmer.
28 décembre
J'ai mal aux jambes, je monte
sur le chameau dès le matin, il fait très froid et je dois mettre des gants et
le chèche sur la tête, ça sert pour le soleil et ça tient chaud aussi. Pour bien se tenir, il faut croiser les pieds
sur le cou du chameau, nous enlevons nos chaussures et on se sert de nos
orteils et des chevilles pour bien se caler, après nous sommes biens et pouvons
presque dormir car ça balance.
Après quatre heures de marche
nous stoppons à l'endroit du bivouac, les amis de notre guide arrivent avec de
la viande fraiche, du mouton. Ils cuisinent la viande et font une galette de
pain qu'ils émiettent avec la viande que l'on mangera avec les doigts. Tous
ensembles dans le même plat à manger avec les mains. C'est pas possible à la
maison, ma mère n'accepterait pas ça!
Ma
mère explique comment on fait des crêpes et avec les provisions nous faisons
une pâte à crêpe, il manque la levure
mais nous avons tout le reste. Ensuite nous faisons sauter les crêpes, sur un
petit réchaud au gaz au milieu du désert, du sable et des rochers ...Maman
explique à Khanjar, le cuisinier, qu'il faut faire un vœu avec une pièce dans la main pendant qu'on fait sauter la
crêpe. Il est étonné mais il le fait.
Les amis Touaregs jouent de
la musique en tapant sur des jerrycans
vides, ils chantent des chansons, comme des psalmodies. Lorsqu'ils
chantent, ils remontent leur chèche sur leur visage et on ne voit que leurs
yeux, très noirs. Ils poussent des petits cris, tapent dans les mains et
j'essaie de faire pareil, je danse au milieu du cercle formé par les hommes en
noirs en en bleu, ma mère et ma sœur frappent aussi dans leurs mains. Tout le
monde est heureux.
Ensuite les cousins et amis
repartent et nous allons nous coucher.
29 décembre
Nous traversons un plateau et
nous sommes devant un paysage féérique de désert de sable, des dunes à
l'infini. Nous croisons pour la première fois un groupe d'allemands et deux
françaises avec leur guide.
Notre guide est parti devant
sur le chameau au galop, nous allons au rythme de la marche avec Moktar et
Khanjar à nos côtés.
Le soir nous ferons un feu de
bois comme les autres fois et maintenant nous partageons tous le même endroit
pour manger le matin et le soir, à midi
les hommes mangent à part. La tradition est de se chauffer la plante des pieds
auprès du feu, presque à se brûler, ça nous réchauffe le soir quand il fait
froid.
30 décembre
Maintenant je suis capable de
ramener seul le chameau et de le faire assoir avant le chargement, j'imite les
bruits que le chamelier fait avec sa bouche, et ils viennent vers moi. Les
chameaux finissent nos assiettes de crudités quand on ne mange pas tout, ils lèchent
les assiettes avec leur énorme langue bien baveuse!.
Chaque jour, après le
déjeuner, tout le monde fait la sieste, sauf moi, je joue et je discute avec ma
mère qui aimerait bien faire la sieste aussi !
31 décembre
Dernier jour de marche, nous
sommes fatigués mais les paysages sont si beaux sur la route de l'explorateur
français René Frison-Roche. Nous descendons de la montagne par une pente très
escarpée et ma sœur doit bien s'accrocher à la selle du chameau pour ne pas
tomber. Un moment, elle doit descendre et marcher comme nous, car c'est trop
dangereux, les bêtes glissent sur les cailloux. Ils choisissent l'endroit où
ils posent les pieds et j'ai peur pour eux.
J'ai mis un scarabée dans la
chaussure de ma sœur, elle croit que c'est un caillou. Quand elle ôte sa
chaussure, elle hurle de peur à la vue du scarabée, nous sommes tous morts de
rire.
Nous stoppons dans une oasis
merveilleuse, Essendilène, nous comptons dix-sept chameaux près du point d'eau.
Avec ma mère nous montrons à
notre guide comment danser le tango. Nous chantons une chanson et alors que je
me baisse, je craque le fond de mon pantalon,
c'est le dernier que je possède
et Lassanne doit me prêter un pantalon à lui.
Les cousins reviennent et
tous les hommes préparent un grand feu et le repas, il faut aller chercher le
bois, nous les regardons faire.
Comme les autres fois, nous
serons assis tous autour du feu, les Touaregs et leurs tenues bleues ou noirs,
souvent le visage couvert et nous ne voyons que leurs yeux, ma mère, ma sœur et moi.
On nous sert le repas, le
menu se compose d'une entrée cuite au feu de bois : d'immenses brochettes de
cœur de mouton enrobé de graisse (Almajoule), puis une soupe habituelle, puis
du couscous avec du poulet cuit aussi au feu de bois, du thé et des dattes.
Après tout ça voilà encore du
mouton grillé au feu de bois et nous nous servons des morceaux de viande avec
les doigts, dans le plat qui circule.
Les Touaregs rythment la
musique en tapant dans leurs mains. Ils chantent et je chante avec eux, je
pousse les mêmes cris, nous trois essayons de chanter une chanson française,
nous chantons faux mais ce n'est pas grave. Tout le monde est heureux.
Le lendemain, retour vers la
ville, en 4x4 car nous sommes à 85 kilomètres de Djanet.
Nous disons au revoir à Moktar
le chamelier qui va rentrer seul avec ses bêtes, je suis inquiet pour lui, il
sera tout seul...Lassanne me rassure et me dit que c'est habituel pour un
chamelier de traverser le désert seul.
Après une journée en ville et
la première douche après 7 jours de trek, nos téléphones captent un réseau et
nous prenons des nouvelles de la famille. Après quelques achats au souk, la
dernière soirée sera plus intime, notre guide et cuisinier nous organisent le
dernier bivouac dans un coin du désert sur la route de l'aéroport, près d'un
site appelé la vache qui pleure.
Nous embarquerons avec deux
heures de retard seulement, ce qui est plutôt bien. Les Touaregs appellent la
compagnie AIR COUSCOUS, avec elle, on ne sait jamais quand on part ni quand on
revient exactement. Retour sur Alger,
puis Paris Charles de Gaulle.
Nous partons remplis de
nostalgie d'avoir quitté ces si beaux paysages, le désert si calme et ceux qui
sont devenus nos amis. Là-bas, Il faisait très chaud. Tellement chaud que
j'avais enlevé mes chaussures pour marcher comme les hommes du désert, pieds
nus. Je me suis alors senti comme un
prince du désert.
Chapitre 4 : le Mexique
Quelques mois plus tard, ma
mère décide d'aller voir nos amis, au Mexique. Ce que nous ferons en août.
C'est ce voyage que je vais vous raconter à travers les mots de Maria, notre
amie mexicaine qui a tenu avec moi un journal de bord.
C'est un pays magnifique: ses
paysages, ses constructions, ses parcs et ses habitants mais il y a aussi une
grande pauvreté, les routes sont très mauvaises et dangereuses. L'aéroport est
splendide. Toute la famille mexicaine nous attendait avec des cadeaux : une
orchidée pour ma mère et pour moi le maillot de foot de Mexico, le vrai!
Ils avaient appris un mot de
bienvenue en français mais avec l'accent mexicain, nous n'avons pas compris un
mot de ce qu'ils voulaient dire ! Ce n'est pas grave car la joie était
présente.
Nous leur avons à notre tour
offert des cadeaux. Il y avait la grand-mère âgée qui a reçu un châle breton
très ancien. Elle a pleuré et elle disait « Ola, ola! ». Puis nous avons distribué des cadeaux à
chacun.
Nous avons vécu trois
semaines dans notre famille mexicaine. Ils nous ont fait visiter la ville de
Mexico et nous avons partagé leur vie quotidienne, leur tradition et leur culture,
c'était formidable !
J'ai joué au foot dans la rue
avec des ados et on a mangé une mangue plantée sur un bâton comme une sucette
et joliment découpée, arrosée de piment et de citron. Là-bas les écoliers sont
en costume : jupe noire et chemisier blanc pour les filles, pantalon noir pour
les garçons. S'ils ne sont pas en costume ils ont une amende à payer.
J'ai monté à cheval dans un
ranch, ils ont attrapé des chevaux avec un lasso. On a fait un barbecue. Les
mexicains ont coupé un cactus devant moi pour le faire griller et le mettre
dans des sandwichs à la viande.
Je suis allé à une communion
et j'ai chanté et dansé pendant des
heures avec la musique des mariachis. Ils ont joué et chanté une chanson
spécialement pour nous, les français. J'ai visité leur marché, j'ai adoré les
petits déjeuner mexicains : assiettes de fruits découpés : goyaves,
papayes, ananas, pommes, poires.....omelettes avec saucisses, ou poulet.
On a mangé beaucoup de
tortillas, un moment j'en avais assez de manger des tortillas et j'ai voulu
manger un hamburger pour changer un peu, ma mère n'était pas contente et elle
est partie avec nos amis dans un petit
resto mexicain pendant que ma sœur et moi nous étions dans un fast food.
On a fait un repas de crêpes
et ils ont adoré, depuis ils en mangent souvent !
Chez eux la musique est
toujours présente, du matin au soir et même la nuit avec les fanfares et les
hauts parleurs qui diffusent presque toute la nuit. Au début on croit que c'est
la guerre car les pétards nous réveillent en pleine nuit. Les hommes peuvent
aussi venir chanter dans la nuit avec un orchestre la sérénade sous les
fenêtres de leur amoureuse sans que les voisins s'en offusquent. Au début nous
dormions avec des bouchons d'oreille.
Nous nous sommes beaucoup
promenés et je me suis piqué les fesses en reculant sur un cactus dans les
jardins du palais national de Mexico. Il y a là-bas une grande fresque sur le
mur qui raconte toute l'histoire du pays.
Au
Mexique on mange le matin un copieux petit déjeuner avec les tortillas ensuite
vers 15 h un gros repas. Puis le
soir on mange une sorte de goûter avec des brioches ou pains sucrés. Il faut
dire que dans la journée au cours des promenades on a mangé des épis de maïs sucrés
ou salés, des pop-corn, ou autres sandwichs. Il est très facile de prendre du
poids là-bas !
Les mexicains sont des
personnes très gentilles et aimantes. La famille est une notion essentielle et
ils sont d'une grande générosité entre eux et avec les amis. Ils sont pleins
d'amour et de tolérance.
En 2012 je suis retourné seul
dans ma famille mexicaine et ils ont écrit le journal de mon séjour.
C'est Maria, ma deuxième
maman maintenant qui rédige mon carnet de voyage que je vous confie..
19 juin 2012. Mardi,
arrivée de Victor au Mexique
José, Evita, mon petit neveu Mauricio et moi, nous nous sommes levés très tôt car nous allions à l’aéroport International de la ville de Mexico, « Benito Juarez », pour accueillir Victor qui arrive directement de France afin de passer quelques jours de vacances avec notre famille au Mexique.
José, Evita, mon petit neveu Mauricio et moi, nous nous sommes levés très tôt car nous allions à l’aéroport International de la ville de Mexico, « Benito Juarez », pour accueillir Victor qui arrive directement de France afin de passer quelques jours de vacances avec notre famille au Mexique.
Nous étions tous très émus de l’arrivée de Victor dans notre pays,
même si nous ne pensions pas le revoir à nouveau si vite. Il devait arriver à
5h du matin à Mexico et nous l’attendions pile à l’heure. L’avion a eu un
retard de 30 minutes environ, nous étions tous très impatients, jusqu’à ce le
voyions, à travers la porte de verre, arriver.
Quelle joie de le revoir ! Il était plus
grand et plus mince. Très beau c’est sûr…José fut le premier à l’embrasser et
lui souhaiter la bienvenue, puis Evita, Mauricio et moi. Nous nous sommes beaucoup étreints et fait
beaucoup de bises. C’est un garçon très câlin et aimable. Nous sommes sortis
de l’aéroport et sur le chemin, Victor
nous a demandé un Coca-Cola pour ne pas être malade sur la route du retour. Mauricio était très impressionné de voir
Victor et il l’écoutait parler français. C’était nouveau pour lui.
Nous sommes arrivés à Tilapa à 7h30 du matin et avons préparé
rapidement un petit déjeuner pour Victor. Ma sœur Laeticia, ma mère Antonia, Gisela,
Leo et Daniel sont venus lui souhaiter la bienvenue et le saluer.
Nous avons préparé un plat de fruits, des œufs
avec du jambon, du pain sucré, du café et du thé. On a déjeuné tous ensemble et ensuite Victor nous a offert les cadeaux que
sa maman nous envoyait. Je dois dire que Murielle est une personne attentive
aux détails, elle a envoyé quelque chose de spécial pour chacun d’entre nous et
nous la remercions beaucoup pour son geste. Mais le cadeau le plus important et
le plus spécial qu’elle nous a envoyé est le plaisir de recevoir son fils
Victor, car c’est un garçon très aimable, tendre, affectueux et bien éduqué …
nous sommes très heureux de l’avoir à la maison.
Même si j'avais dit à la maman de Victor qu’elle
n’aurait pas dû s’embêter à envoyer tous ces cadeaux, nous la remercions
beaucoup, les parfums, les délicieuses galettes, les bouteilles de champagne
mmmm…., les thés si aromatiques et spéciaux. Oh la laaaa ! On a ouvert un
thé qui s’appelle « Prince Vladimir » et quel arôme si sophistiqué et
bon !
On a offert un petit cadeau à notre Victor chéri. Quand on eut
terminé de déjeuner José, mon mari, emmena Victor acheter une ceinture. Ils
sont allés au marché et Victor put alors observer le commerce des animaux tels
que des chevaux, des porcs, des agneaux, des poulets, des chiens etc.
Pour le déjeuner nous mangeâmes une soupe de
pâtes avec des morceaux de poulet et de tomate, quelques patates dorées avec du
jambon, de la crème et du fromage. Victor m'accompagna pour acheter des
tortillas et de l'eau purifiée pour lui. Après avoir mangé, Victor et José sont
allés jusqu’à la maison de Mario, notre ami qui est pâtissier, pour le saluer.
Victor lui demanda qu’il lui prépare un gâteau de quatre étages pour son
anniversaire qui serait le 29 juin. Parce que cette année il célébrera son 19ème
anniversaire avec sa famille mexicaine !
Bon maintenant, j'arrête d'écrire parce que Victor est très
fatigué et qu'il veut aller faire dodo immédiatement.
À demain !
20 juin 2012.
Mercredi.
Aujourd'hui très tôt à 7h30 du matin, Victor a
accompagné mon petit-neveu Mauricio à l'école. Mauricio a alors présenté Victor
à sa professeur et a demandé à cette dernière son accord afin que Victor puisse
entrer dans la salle de classe. La professeur accepta. Les camarades de classe
de Mauricio étaient très impressionnés car Victor est un garçon très grand et
l'écouter parler une autre langue c'était surprenant pour eux. Mauricio n’avait plus peur et il essayait de
traduire ce que Victor disait. Je suis sûr que cet enfant dans un futur proche
voudra apprendre une autre langue comme le français.
Après le repas de midi, nous sommes allés voir ma nièce Gisela et
ses fils. On apporta un gâteau que Mario avait envoyé à Victor. Tous mes neveux
se sont mis à chanter deux chansons d’anniversaire à Victor : « las
Mañanitas » et « Un Jour Heureux » et ensuite ils ont crié
« mords, mords, mords ! [le gâteau] ». Ils comptèrent « Un,
deux, trois !! » et une main malicieuse poussa la tête de Victor sur
le gâteau (c'est une tradition mexicaine et on le fait à la personne qui fête
son anniversaire quand elle s’apprête à couper et répartir le gâteau) !
Plus tard, on a joué au
poker grâce à la mallette qu’il avait amené, mais à vrai dire on est resté à
zéro parce qu'on ne comprenait pas très bien de quoi il s'agissait. Nous lui
avons donc expliqué ensuite un autre jeu de cartes, mais ce fut pareil pour
lui. On ne se comprenait pas.
Eh bien aujourd'hui, il a appris comment on fête au Mexique les
anniversaires, en famille, avec des chansons et un gâteau.
21 juin 2012.
Jeudi.
Aujourd'hui, nous sommes allés à Mexico car on
nous avait invités à un défilé de mode.
Plus tard, nous sommes allés chercher quelques vêtements pour
Victor. Nous avons trouvé un magasin qui avait de bonnes remises et il a acheté
8 Tee-shirts et ma mère lui en a offert 2.
Ensuite, nous sommes allés manger dans la cafétéria d'une
université privée qui s'appelle « Le cloître de Sœur Juana » qui se
situe dans un ancien couvent du XVIe siècle et qui est une construction
magnifique.
J'ai pu observer que Victor
est un peu impatient, mais il a bien résisté. Nous sommes retournés à
Tilapa assez tôt. Il me semblait que Victor était perdu avec tant de gens. Il
n'aime pas voyager en métro, il y a trop de monde dans le métro à Mexico.
2 juin 2012. Vendredi.
Aujourd'hui, ma fille Evita et Victor sont allés à Toluca le
matin. Ils rejoignirent un ami d'Évita qui s'appelle Alam, ce garçon
participait lui aussi à l'échange scolaire avec la France ainsi lui aussi
parlait français. Les trois sont allés manger une pizza et programmer leurs
activités du samedi.
Plus tard, ils ont accompagné Alam à la maison
de la professeure Léonila, qui était chargée de l'échange scolaire. Cela
lui plut beaucoup de savoir que
les fruits de cet échange avaient grandi, pas seulement dans l’intérêt de mieux
apprendre le français mais également grâce aux liens qui se sont tissés entre
les familles mexicaines et les familles françaises, comme les nôtres.
Victor était très content chez la professeur Leonila, elle et sa
famille furent très aimables avec lui et Victor les invita à sa fête
d'anniversaire.
Evita et Victor sont rentrés à la maison aux alentours de 8h et
Victor était un peu fatigué par le trajet, mais il accepta d’accompagner José
et moi à une réunion de campagne. Au Mexique nous étions en pleine campagne
électorale, pour élire le Président de la République et les postes municipaux
du pays.
Victor écouta là-bas des « porros » (ce sont des cris
d'assentiment lorsqu’on approuve une personne ou un candidat). Nous crions au
Mexique la “porra” aux personne qu'on apprécie ou pour fêter quelque chose qui
nous plaît et on dit alors :
« Chiti-bun a la bin, ban…a la bio, a la bio, a la bin, bon,
ban, Victor ! Victor ¡ ra, ra, ra…”
Victor pu sentir l'émotion de ce cri et cela l'enthousiasma de
pouvoir écouter cela.
23 juin 2012.
Samedi.
Nous nous sommes tous levés tard car nous étions fatigués. La
journée s’annonçait brumeuse et pluvieuse. Aujourd'hui ma fille Evita avait une
obligation vis-à-vis de son association, beaucoup de gens seront présents car c'est la fin de la campagne du candidat à
la présidentielle Enrique Peña Nieto. Ainsi il n'était pas possible d'inviter
Victor car elle serait très occupée. Toutefois, hier Alam a proposé à Victor de
passer la journée avec lui. Il nous en a fait part et nous avons accepté parce
que nous connaissons Alam, c'est un garçon responsable et de confiance.
Evita emmena Victor chez Alam. Ils sont allés tous les deux passer
la journée à Mexico City, petite espièglerie qui heureusement se termina bien
avec leur retour à Toluca. Ils sont allés visiter le zoo de Chapultepec et ont
mangé des salades et bu du champagne gratuitement dans un restaurant qui
ouvrait nous a expliqué Victor qui a rencontré là-bas un touriste français.
C’est ce dernier qui leur a donné quelques tickets pour pouvoir entrer dans ce
restaurant. Victor nous a dit que les salades étaient très bonnes mais qu’il
n’avait pas aimé le champagne. Après ils sont allés manger au Fast Food les
hamburgers classiques qui plaisent aux jeunes et Victor à payé la note.
Au final je pense qu'ils ont passé une journée très agréable. Plus
tard ils sont rentrés à Toluca pour rejoindre Evita. Quand ils la retrouvèrent
ils sont allés à un petit concert de rock puis dans un restaurant où ils ont bu
du thé pendant que José et moi arrivions pour les chercher.
Evita nous appela au téléphone pour qu’on vienne les chercher en
voiture. Quand nous sommes arrivés j'ai vu que Victor était très content de la
journée passée avec Alam et cela nous a fait très plaisir qu'il profite de son
séjour au Mexique.
Quand nous sommes arrivés a Tilapa nous sommes allés au
supermarché et Victor nous a demandé de le laisser payer les tortillas. Nous
sommes ensuite allés acheter du fromage de type Oaxaca, c'est un fromage
spécial qu'au Mexique nous utilisons pour préparer les quesadillas, qui sont
des tortillas remplies de ce fromage gratiné. Elles plaisent beaucoup à Victor,
nous avons acheté du Chili parce que dans la cuisine mexicaine on ne peut pas
manquer de chili pour la cuisine quotidienne. Nous assaisonnons tout avec de la
salsa au chili.
Cependant Victor a refusé de le goûter, nous ne l'avons pas
obligé. Mais pour nous, le chili est ce qui donne une saveur spéciale à notre
nourriture. Après avoir mangé, Victor s'est retiré dans sa chambre, il s'est
connecté à Internet et un peu plus tard il dormait.
27 juin 2012.
Dimanche.
Hier, Victor nous a dit qu'il aimerait aller à
l'église pour mettre un cierge. Ainsi aujourd'hui après avoir pris son
petit-déjeuner, Victor a pris sa douche et nous a accompagné avec José à
l'église, nous avons écouté la messe. Je sais qu'il n'est pas habitué au
service religieux, mais il s'est bien comporté il était calme et patient mais
une fois à la maison il a dit qu'il s'était beaucoup ennuyé pendant la
cérémonie.
Victor parle sans cesse avec sa mère. Je sais qu'elle lui manque.
Celui qui a inventé la distance ne savait pas combien les gens qui sont loin et
que nous aimons peuvent nous manquer. Mais ils ne seront pas loin longtemps,
les jours vont passer très vite et ils seront de nouveau réunis.
25 juin 2012.
Lundi.
Cela fait plusieurs jours que nous restons à la maison. Nous
allons voir Laetitia, parfois nous sommes chez Alejandro. Victor aime beaucoup
jouer avec les enfants, Mauricio et Hector l'aiment beaucoup aussi.
Victor a demandé à la maman
de Mauricio qu'elle lui traduise la pièce de théâtre qu'est en train
d'apprendre Mauricio, car il veut aider les enfants avec quelques techniques de
théâtre qu'il a apprises dans un cours de théâtre en France. Il était très
enthousiaste à l'idée de pouvoir aider les enfants.
Vis-à-vis de la nourriture Victor s'adapte bien à la cuisine
mexicaine. Excepté le chili. Mais avec tout le reste il n'a aucun problème, il
aime beaucoup manger des quesadillas et des « chicharron » (peau du
cochon frite et préparée de manière spéciale. C'est très bon pour prendre du
poids ! ). Nous avons mangé des tacos de viande avec de la salade. Il boit
beaucoup d’eau naturelle.
La relation entre Victor et José est très cordiale. Même si
parfois, quand il joue, Victor est un peu rustre avec lui. La relation avec
Evita est un peu difficile. Evita est
habituée à être une enfant unique, ainsi avoir un frère c'est très nouveau pour
elle. En plus d'être l'unique traductrice officielle de la famille. Elle essaie
d'être patiente, mais parfois Victor est très joueur. Elle le rappelle à
l'ordre, lui dit quoi faire, le dispute quand il n'est pas gentil avec José ou
avec moi, enfin essaie d'être une bonne grande sœur.
Mon Evita est un peu jalouse de Victor. José et moi sommes devenus
fous de notre nouveau fils français. Evita comprend, mais ne peut s'empêcher de
ressentir que maintenant elle doit partager avec Victor notre attention. Enfin
ce sera pour peu de temps, Victor rentrera bientôt en France rejoindre sa mère
Murielle. Seulement nous nous nous sommes habitués à sa présence et nous savons
que Victor manquera beaucoup à tout le monde lorsqu'il regagnera sa maison.
26 juin 2012. Mardi.
Aujourd'hui nous sommes allés avec Victor à l'école de Mauricio
pour voir la présentation de la pièce de théâtre.
Quand nous sommes arrivés tous les camarades de classe de Mauricio
ont salué Victor avec beaucoup d'enthousiasme, ils se sont approchés de lui
avec plus de confiance parce qu'ils le connaissaient déjà de la semaine
dernière. Victor demanda à Mauricio et à ses amis qu'ils fassent quelques
exercices de respiration et de relaxation avant la représentation. Le visage
des enfants s'est illuminé car ils ont compris que c'était un travail d'équipe et
ils se sont sentis très unis grâce aux exercices et aux conseils que Victor
leur donna.
Les enfants firent un bon travail et leur maîtresse remercia
publiquement Victor pour l'aide qu'il leur avait apportée.
Toutes les personnes de notre village qui voyaient Victor à nos
côtés nous demandaient toujours avec beaucoup de curiosité qui il était. Sa
manière de parler les surprenait, sa présence physique, sa joie naturelle parce
que c'est une personne très simple. José et moi répondions fièrement qu’en plus
d’une fille mexicaine nous avions un fils et une fille français et que les
liens qui unissent nos familles s'appellent : Evita, Victor et sa sœur Eva.
27 juin 2012. Mercredi.
Aujourd'hui Victor et moi sommes restés seuls à la maison car José
devait travailler et Evita est allée à Toluca pour participer avec son
association à la campagne du candidat à la présidence de la république Enrique
Peña Nieto.
Nous avons déjeuné et j'ai ensuite demandé à Victor qu'il
m'accompagne pour faire les courses de la semaine.
Nous sommes sortis à midi de la maison, le trajet jusqu'à Toluca
fut calme mais au moment d’arriver au magasin, la voiture s’arrêta et quelque
personnes ont dû m'aider pour pouvoir la garer. J’ai commencé à être un peu
nerveuse puisque ni José ni Evita étaient à la maison pour pouvoir les prévenir
et demander de l'aide mais j'ai essayé de me calmer pour que Victor ne devienne
pas nerveux.
Pendant ce temps, Victor a vu un local où l'on vendait des billets
de loterie, il en a acheté un pour jouer. Après il a acheté un autre billet
pour 10 pesos pour gagner immédiatement et oh surprise il a gagné 60 pesos !
Vraiment c'était la première fois que je voyais quelqu'un gagner une somme
j'étais donc très surprise.
Après nous être reposés un peu nous sommes sortis du magasin et
j'ai tenté de démarrer la voiture et
surprise elle démarra . J'ai ainsi pensé « Vite on retourne à la
maison, j’espère que nous arriverons bien! ».
Nous avons fait quelques kilomètres, mais la voiture s'est arrêtée
de nouveau. Je me suis garée et nous sommes allés avec Victor chercher de
l'aide. Il était 3 heure de l'après-midi. Il faisait très chaud et le soleil
tapait fort. Nous avons passé 3 heures encore à chercher de l’aide avant de
décider de laisser l'auto et de retourner à la maison.
Victor se sentait fatigué et avait très chaud, moi de même. Il
commença à s'impatienter, il voulait rentrer rapidement et le comble c'est que
le bus tardait à arriver. Victor s’énerva vraiment beaucoup. Je commençais
aussi à perdre patience, tentant de lui expliquer que nous devions attendre le
bus, qu'il n'y avait pas de service de taxi jusqu'à Tilapa et qu’il devait me
comprendre.
Il me dit qu'il était très fatigué et qu'il
avait chaud. J'ai essayé de conserver mon calme, essayé de le faire rire mais
il était toujours énervé jusqu'à que je lui dise que moi aussi j'étais fatigué
et que je me préoccupais pour la voiture. Il paraissait ne pas me comprendre,
j'ai gardé le silence et quand il a remarqué mon attitude sérieuse il a paru se
calmer. Mais comment m’énerver après Victor, un garçon si doux et plein
d'entrain? Même si sa maman m'avait avertie de ses changements d'humeur, quand
on aime une personne, on l'aime dans les bons et les mauvais moments et
maintenant Victor est un fils pour moi et José et nous aimons les enfants de
manière inconditionnelle.
Quand nous sommes arrivés à la maison la première chose que nous
avons fait fut de nous asseoir et de manger. Victor me vit si fatiguée
qu'il se comporta vraiment de manière
très gentille, il me servit un verre de
bière et m’aida à servir le repas. Plus tard il me dit quelques mots de
réconfort, il me dit « ne t'en fait pas, tout va bien aller, ne soit pas
triste ». C’était très tendre et très doux, il me réconforta, me fit me
sentir mieux, Il me consola.
Plus tard Evita et José arrivèrent à la maison. Mon époux et moi
sommes retournés là où j'avais laissé la voiture et quand nous sommes rentrés à
la maison, mes deux enfants, Evita et Victor, avaient nettoyé la cuisine et
déjà dîné. J’étais contente tous les deux avaient pensé à moi et avaient fait
en sorte que, quand j'arrive à la
maison, je ne me préoccupe plus de rien
et je me repose pour le jour suivant.
Ah ! J’ai oublié d'écrire que ce matin j'ai
préparé la pâte pour faire des crêpes à
la bretonne et utilisé pour la première fois la crêpière que m'a envoyée
mon amie. Ce soir Evita et Victor ont
préparé leurs crêpes et vraiment elles étaient très bonnes, minces et savoureuses.
Ce fut un des meilleurs jours que j'ai passés avec Victor. Je
l'aime beaucoup.
28 juin 2012. Jeudi
Aujourd’hui fut une journée de repos à la maison. José s'en alla
tôt afin de réparer la voiture. Evita et Victor se sont réveillés tard.
Je leur ai préparé le petit déjeuner. Victor
s'est très bien adapté à notre forme de vie, il mange de tout, il a appris à
attendre à table quand nous sommes ensemble pour déjeuner ou dîner, s'il
termine avant nous son assiette il a appris à attendre que nous ayons tous
terminé de manger ; s'il veut sortir de table il demande avant la
permission de le faire. Il a aussi appris à faire tous les jours son lit à la
façon mexicaine, il s'agit de retirer toutes les couvertures et les draps du
lit, sortir les oreillers et lisser le lit pour ne faire aucun pli. Il réussit
également à comprendre quasiment toutes nos conversations en espagnol et a
appris quelques mots et phrases courtes comme « donne-moi s'il te
plaît… », « Allons-y », « à demain ».
Dans l'après-midi nous avons invité Victor dans un restaurant
typique mexicain communément appelé « taqueria », où comme son nom
l'indique on sert des tacos « al pastor », « alambres »
(tacos de viande avec du fromage, des oignons, du piment, de la coriandre, des
petites tortillas et de la sauce piquante), et tacos de viande avec des petits morceaux d'ananas.
Pour Victor nous avons demandé un plat de viande
rôtie avec du fromage fondu, une pomme de terre en robe des champs avec du
fromage, de l'avocat, des tomates et du nopal accompagné d'une boisson à l'ananas.
Il a également goûté les tacos que nous étions en train de manger. C'est très
bien que Victor soit toujours ouvert à goûter et à manger de tout, je crois que
ça lui plaît beaucoup. Plus tard nous sommes retournés à la maison, nous
avons dîné avec des quesadillas (tortillas avec du fromage fondu).
Il nous surprend agréablement tous les jours, et plus les jours
passent, plus nous l’aimons.
29 juin 2012.
Vendredi.
« L’ANNIVERSAIRE DE VICTOR »
Aujourd'hui est un grand jour pour tout le monde. Victor fête ses
19 ans, je crois qu'il s'est réveillé un peu mélancolique, j'étais sûre que les
câlins et les baisers de sa maman lui manquaient, ses amis et sa famille en
France également.
Ce matin très tôt, à 7 heure, José, Evita et moi nous nous sommes
levés pour lui chanter « las Mañanitas » (c'est une chanson
traditionnelle mexicaine que nous chantons pour fêter les anniversaires), nous
l'avons serré dans nos bras, l'avons embrassé et lui avons souhaité beaucoup de
bonheur.
Je veux dire que toute la famille s'est beaucoup rapprochée de
Victor, car c'est un garçon très aimable, agréable, câlin, qui ne se désespère
pas s'il ne comprend pas tout ce que nous lui disons, qui met tout en œuvre
pour être le meilleur possible.
Bon, nous avons réveillé Victor avec notre chanson et lui avons
offert une gélatine de fruits. Il nous a beaucoup remercié mais comme il était
très tôt il a décidé de rester dormir un petit peu plus.
À 10 heure du matin Victor a appelé sa mère et elle l’a félicité
de même que son oncle et sa tante. Sa maman lui envoyait beaucoup, beaucoup de
bisous et lui a souhaité de passer une bonne journée.
Nous avons dit à sa mère que demain nous célébrerions
l'anniversaire de Victor avec toute la famille. Je lui préparerai un plat
mexicain typique appelé « pozole », qui est un plat à base de maïs,
de viande de porc, de laitue, d’oignons, d'origan, de chili, de radis, de pain
grillé, de crème et de fromage.
Victor a acheté un grand gâteau pour fêter cela. J’espère qu'il
passera une journée divertissante. A midi, Victor et moi sommes allé faire les
courses pour sa fête, plus tard nous sommes passés saluer Laetitia et ma mère
et nous avons mangé avec la famille de ma sœur.
Dans l'après-midi, Victor a accompagné Gisela à l'école d’Isaac
puis l'a emmené à Toluca. Victor m'a beaucoup surpris : sans un mot
d'espagnol, il a réussi à ce que Gisela l'emmène au casino jouer et même si
Gisela ne parle absolument pas français ni Victor espagnol, ensemble ils sont
allés au casino comme de vieux amis.
Il est 10 heures du soir et ils viennent de m'appeler pour me dire
de ne pas me préoccuper pour eux, ils sont en chemin et apparemment Victor
aurait gagné de l'argent au casino. J'étais anxieuse jusqu'à qu'ils arrivent et
qu’ils me racontent leur petite aventure. Victor, Maricela et Gisela sont
arrivés très ému. Enfin Victor a été au casino ! Maricela et Gisela l'avait
invité au casino pour son anniversaire, ils ont passé un petit moment. Victor a
séduit plusieurs mexicaines au casino, mais il était si absorbé à jouer qui ne
s'en est même pas rendu compte. Je pense qu'il s'est beaucoup diverti.
De nombreux liens d'amour et d'amitié ont commencé à se tisser
entre Victor et nous et même s'il reste seulement quelques jours encore avant
qu'il ne retourne en France, je sais qu'il laissera un grand vide dans notre
maison et dans notre cœur.
30 juin 2012. Samedi.
Aujourd'hui nous allons fêter l'anniversaire de Victor. Il était
très impatient tôt le matin. D'abord nous avons déjeuné avec des fruits, des
œufs en omelette et du pain. José et Evita se sont proposés pour faire le
ménage de la cuisine et Victor et moi avons commencé à préparer le repas pour
la fête. Victor m'a aidé à couper la tête du porc et à démembrer la viande. Le
pozole et un bouillon de poulet et de porc, avec des grains de maïs, de la
viande et la tête du porc. On le sert accompagné de laitue, radis, origan,
oignons, morceaux de citron, des tortillas dorées avec de la crème et du
fromage. J'espère que cela plaira à Victor.
Victor a invité toute la famille et quelques
amis d'Évita. Il était très inquiet car il était 13 h. et nous n'étions toujours
pas prêts. Evita lui a expliqué que si on donnait rendez-vous aux gens à 14 h,
les personnes avaient l'habitude d’arriver 2 heures plus tard.
Evita et Victor ont décoré la cour, le gâteau est arrivé, un
gâteau très grand avec les couleurs du drapeau français. Victor était très
surpris et cela lui a beaucoup plus. Il s'est ensuite douché et changé, il
avait une belle apparence. José et Victor sont sortis acheter la tequila pour
la fête.
Plus tard sont arrivés Gisela et ses fils, ma mère et ma sœur,
Alejandro, Maricela, Hector et Mauricio mais également les amis d'Évita et
Victor.
Il a plu tout l'après-midi, en fait il pleut à peu près tous les
jours ces temps-ci et Victor n'a pas pu utiliser ses shorts, il n'y a pas de
soleil !
Nous avons tous mangé, portant des toasts à Victor, chanté et
dansé. Victor a pris le micro et nous a tous remerciés personnellement pour le
festin que nous lui avions préparé. Plus tard il nous a offert une surprise de
plus, avec l'aide d'Évita en tant que traductrice officielle, il nous a lu son
livre des aventures de Victor et nous étions tous très émus de la sincérité
avec laquelle il racontait son histoire, ses expériences, ses sentiments. À
vrai dire, si avant de le connaître nous l'aimions tous beaucoup, nous l'aimons
encore plus, c'est un garçon sincère et Murielle est une mère exceptionnelle.
Victor parle d’elle avec beaucoup d'amour et d'affection, c'est l'ange de sa
vie et de la nôtre aussi.
Victor était très ému, jusqu'aux larmes lorsque Gisela lui a
montré sa maman et sa sœur en train de chanter la marseillaise l'année dernière
lors de leur dernière nuit passée avec nous, et ces trois-là chantèrent cette
chanson pour nous. Des larmes de joie et de nostalgies ont commencé à couler
chez Victor.
Plus tard quand lorsque tout le monde fut parti, Mario le
pâtissier et sa famille sont arrivés pour féliciter Victor et passer un petit
moment avec lui. Ce fut un jour très
long et fatigant, à cause des nombreuses choses que nous devions préparer, mais
Victor ne s'est plaint à aucun moment. Nous souhaitions que ce jour soit
spécial pour Victor, et qu'il en profite.
Ah ! J'ai oublié de dire que nous avons tous chanté « las
Mañanitas » et lui avons crié en chœur : « mordita, mordita,
mordita ! (Comme je l'ai dit c'est une invitation pour que celui qui fête
son anniversaire morde dans le gâteau et que quelqu'un lui pousse la tête
dedans). C'est très divertissant et maintenant il saura comment faire lorsqu'il
rentrera en France.
5 juillet 2012. Jeudi
Nous avions décidé aujourd'hui d'aller à Mexico mais nous avons
changé de plan car Victor voulait aller nager à la piscine, se mettre un peu au
soleil et profiter de la chaleur.
Ce mois-ci il pleut tous les jours, ainsi nous avons décidé
d'emmener Victor faire une promenade dans un lieu qui s'appelle Malinalco dans
l'État du Mexique. C'est un « village magique », titre que l'on donne
aux villages typiques de l'État de Mexico. Le climat y est tempéré et agréable
et il y a de la chaleur et du soleil !
D'abord nous sommes allés à la pêche à la truite, ensuite au
restaurant où on nous a préparé les truites. José, Evita et moi avons bu une
bière et nous avons demandé pour Victor une pina colada. C'est un ananas entier
creusé et rempli de limonade, jus d'ananas, fraise et l'on boit avec une paille
directement dans l'ananas.
Nous sommes allés voir les fontaines, des sources naturelles et
Victor n’a pas pu résister à s’y tremper.
Il n'y avait presque personne, nous étions ainsi libres de profiter du
lieu. Plus tard nous sommes allés visiter le village, qui est un lieu typique
mexicain, très joli, où toutes les rues sont pavées. Nous y avons mangé une
glace délicieuse que Victor nous a offert Nous avons ensuite terminé notre
petite promenade et sommes retournés à Tilapa. Victor était très, très, très fatigué.
Nous avions passé une bonne journée.
6 juillet 2012. Vendredi.
Aujourd'hui c'est le 18e jour de Victor au Mexique et il pleut
toujours…
Nous sommes tous levés tard car nous étions fatigués. Demain,
samedi, nous irons à un mariage. Cette après-midi Victor a accompagné José chez
le futur marié et il a pu observer comment la famille du marié se réunissait
pour finaliser les préparatifs du mariage.
Ils ont préparé une boisson appelée « atole », dans un
grand saladier en cuivre, ils ont également cuisiné le « mole », qui
est une sauce pimentée qui accompagne le poulet au riz. Victor est resté un
moment avec nous, mais il n'aimait pas l'odeur et la fumée que la nourriture
dégageait et il décida alors de rentrer à la maison.
7 juillet 2012. Samedi.
Aujourd'hui nous allons au mariage de nos amis, Victor m'a demandé
de l'accompagner pour acheter des chaussures car il voulait mettre ses nouveaux
pantalons élégants qu'il venait d'acheter. Ainsi nous sommes partis tôt à
Toluca.
Nous sommes allés au centre commercial de Metepec et nous y avons
trouvé des chaussures pour Victor. Ces jours-ci il y a beaucoup de remises dans
les grands magasins, Victor voulait aller chercher un sac pour sa mère, mais
même s'il y avait des remises de 50 %, ce ne fut pas possible d'acheter un sac
pour sa mère car Victor a des goûts de luxe et il n'avait plus d'argent avec
lui.
Quand nous sommes retournés à Toluca, nous devions aller chercher
José et Evita à l'église car je n'avais pas emmené les clés pour rentrer à la
maison. Victor ne put cacher son mal-être, car il pensait que nous devions
assister à la messe complète et cela l'incommodait n'y étant pas habitué, nous
l’avions bien compris et nous n'avions aucun problème avec ça. Victor l’a prit
très à cœur, nous sommes très vite sortis de l’église et retournés à la maison
pour que Victor se douche et se change mais il était toujours fâché et est
retourné à grands pas à la maison sans nous attendre.
Quand nous sommes arrivés, Evita a souligné à Victor que ce
n'était pas correct de faire cela, car il vivait avec nous et la seule
préoccupation que nous avions était qu'il soit bien et content. Il l'a écouté
et a demandé pardon.
Après s'être préparés, nous nous sommes dirigés à la salle des
fêtes où se tenait le mariage. Josél a
prêté à Victor un sac noir qui allait bien avec sa tenue, Victor était très
beau et très élégant.
Quand nous sommes arrivés à la fête, nous avons partagé la table
de Laetitia et Alejandro. Nous avons mangé, écouté la musique des mariachis,
qui ont dédié une chanson à Victor appelée « tu y las nuves ».
Plus tard la danse à commencé. Quinze personnes dansaient. Victor
était ému d'écouter la musique, il a dansé quelques pas avec Laeticia et moi.
Il n'a pas dansé avec Evita car ils ont passé du temps à discuter comme frère et
sœur, ils discutaient de choses sans importance.
Victor a ensuite fait la connaissance de deux filles avec qui il a
dansé toute la nuit. Victor a vraiment profité de la fête, dansant tout le
temps.
Tout le monde dansait autour des jeunes mariés. Nous avons dansé
« la vibora de la mar » où l'on doit faire une file exclusivement
d'hommes ou de femmes, danser autour des jeunes mariés et essayer d’en voler un
des deux. C'est très amusant et cela a beaucoup surpris Victor de savoir
comment nous faisions la fête au Mexique.
8 juillet 2012.
Dimanche.
Aujourd'hui Victor est très fatigué, mais il a des projets avec
Evita et ses amies, Vania et Alejandra, pour sortir. Ils vont aller à la
piscine et Victor et les filles sont partis à Malinalco. C'est un village où les
maisons sont typiques et habités de personnes aisées, les maisons ont toutes
des piscines et un gardien.
Ils ont passé une journée très divertissante
sans la vigilance des parents. Ils sont également allés visiter le village de
Malinalco et ont mangé des glaces. Ils sont rentrés à Tilapa à 20 heures. Ils
avaient très faim. Les amis d'Évita ont demandé la permission à leurs parents
de passer la nuit chez nous. Victor a alors préparé un dessert français, du
pain français avec des kiwis et des bananes flambées. Il a aussi préparé une
purée de pommes de terre, comme le lui avait appris sa grand-mère.
D'autres amis sont arrivés, en tout ils étaient huit jeunes. Ils
ont dîné et sont passés au salon, ont allumé la cheminée et ils ont passé la
soirée à discuter et à chanter jusqu'à 4 heure du matin. Ils ont tous bu de la
tequila sauf Victor, car mercredi dernier, lui et Evita était chez Vania pour
une petite soirée et ils lui ont proposé de la tequila mais Victor n'a pas bien
digéré ce petit verre de tequila, il s'est senti un peu mal et a décidé qu'il
n'en boirait plus, décision prise de son propre chef.
Les jeunes ont chanté des chansons avec des micros et Victor a
également participé à la soirée.
9, 10, 11 juillet
2012. Lundi , mardi, mercredi.
La troisième semaine du séjour de Victor au Mexique a commencé.
Nous avons essayé jusqu'ici de nous adapter à la langue française, parce que la
seule qui sait parler français est Evita, ainsi José et moi avons appris
quelques mots de français. Quand Evita n’est pas à la maison, mon mari et moi
essayons de communiquer avec Victor, avec un français très basique mais Victor
nous aide beaucoup, il n'y a pas de problème de communication.
Nous demandons à Victor comment dire certaines choses en français
et il essaie de nous aider. Nous essayons également de lui apprendre quelques
mots d'espagnol. Victor peut maintenant saluer en espagnol, demander des choses
et remercier.
Il s'est également adapté à notre forme de vie, comme à attendre
assis à table que tout le monde ait terminé son assiette, à faire son lit à la
manière mexicaine, et à nettoyer sa chambre. Il y a des fois où nous remarquons
que Victor n'aime pas qu'on lui répète les choses. Mais nous ne le faisons pas
pour l'embêter, c'est seulement notre manière d'être, cela dérange également ma
fille qu'on on lui répète les choses. Je ne sais pas si c'est un mal
générationnel des parents mais Victor et Evita nous comprendrons plus tard
quand ils auront leur propre famille.
La dernière semaine, Victor est allé visiter les écoles où
étudient Mauricio, Hector et Isaac.
Le mercredi 11 nous avons passé l'après-midi chez Gisela avec ses
enfants et elle nous a préparé des hamburgers, Victor en avait envie car je
n'ai l'habitude de préparer que de la
nourriture traditionnelle à la maison.
Le jeudi 12 Victor s'est levé tard, il a déjeuné avec moi car José
était occupé à tondre la pelouse et Evita était à Toluca pour s'inscrire à
l'université pour le prochain semestre. Victor a également été invité à manger
chez Mario, notre ami.
16 juillet 2012. Lundi.
Il est 1h du matin et je viens de terminer d’écrire le journal de
bord que Victor m’a demandé. Je veux dire qu’il manque les événements arrivés
cette fin de semaine. Nous avons terminé en
beauté avec la frayeur que nous a faite Victor avec sa crise d’angoisse
et d’asthme vendredi dans la nuit. Cela nous a fait vraiment très peur, Victor
a passé la nuit à l’hôpital, mais heureusement rien de grave. Victor a prit
peur et je le comprends, car cela doit être difficile de prendre une crise d’angoisse
dans un pays étranger. Mais aujourd’hui tout va bien.
Dans quelques heures Victor embarquera dans
l’avion qui le ramènera en France chez sa mère et sa famille. Nous avons passé
des jours inoubliables auprès de Victor, je le répète : c’est un garçon
merveilleux. Nous nous sentons très chanceux d’avoir eu l’opportunité de le
connaître et de vivre quelques temps avec lui. Il nous a offert des moments de
joie et d’émotion.
VICTOR :
Nous espérons que ces quelques jours que tu as passés avec nous
ont été également heureux pour toi. Je veux que tu saches que nous t’aimons
tous beaucoup, car tu es un garçon exceptionnel et merveilleux. Tu es le type
de personne capable de rendre heureux les personnes qui sont à tes côtés.
Tu détiens la clé magique pour ouvrir le cœur des personnes qui
t’entourent, garde toujours cet esprit, la tendresse de ton cœur, l’innocence
de ton âme…
Je remercie spécialement ta sœur Eva, car ce fut elle le premier
maillon à entrer dans notre vie.
Je remercie aussi spécialement ta maman, mon amie, pour avoir mis
au monde deux êtres merveilleux et pour être une mère exceptionnelle.
Et merci à toi, notre Victor, fils chéri, car maintenant tu es un
être cher à notre cœur et tu fais partie de notre famille…
AVEC TOUT NOTRE AMOUR
José, Maria, Evita, TA FAMILLE MEXICAINE.
Chapitre 5 : c’est la fin, vivement le prochain !
Voilà, grâce à Maria, ma
deuxième maman, j'ai pu vous présenter mon second séjour mexicain.
J'espère pouvoir repartir
bientôt pour une autre destination pour vous la raconter. J'adore tant les
voyages et les rencontres.
La dernière belle rencontre
que j'ai faite, c'est à Paris avec le Président de la République, Monsieur
Hollande, à qui j'ai présenté mon carnet
de voyages. Il m'a beaucoup encouragé à continuer, il est très gentil et il rit
facilement.
J'adore
recevoir du courrier, j'ai créé un blog pour faire part de mes aventures et des
expériences vécues. Mon blog est http://carnet-aventures-victor.blogspot.fr/
S'il
vous plaît écrivez-moi, je vous répondrai
et bientôt je vous raconterai mes prochaines aventures.
Victor, le 30 avril 2013